L’heure est désormais à l’éco-citoyenneté, c’est un fait. Chaque jour, nous sommes de plus en plus nombreux à essayer, dans les gestes du quotidien tout simples comme le tri des déchets, à tenter de participer à cet enjeu devenu vital : préserver la planète.
Mais là où le bât blesse, c’est que croyant bien faire, nous nous trompons souvent. Et malheureusement, si nous commettons des erreurs, c’est parce que l’industrie n’hésite plus à se servir de notre bonne volonté dans des buts purement économiques. Autrement dit, l’écologie est devenue est business, et beaucoup des arguments que nous entendons n’ont pour seul objectif en réalité que de nous faire consommer. Aussi absurde que malhonnête, oui. Pourtant, il faut en être conscient pour ne plus se laisser berner par des slogans plus marketings qu’écologiques.
Les emballages biodégradables sont-ils vraiment bons pour la planète ?
N’est-ce pas super rassurant et déculpabilisant de consommer des produits conditionnés dans des emballages dits « biodégradables » ?
Évidemment, la présence et la sonorité « bio » y est pour beaucoup… Et les experts en communication le savent très, très bien… C’est même souvent un argument pour vendre le produit plus cher, jouant ainsi sur une forme de naïveté dont ils n’hésitent pas à abuser.
Pourtant, il ne s’agit là que de poudre aux yeux. Effectivement, le terme de « biodégradable » par définition apparaît porteur, puisqu’il signifie que la matière va se dégrader, se décomposer naturellement sans polluer l’environnement. Le problème, c’est que pour que cela se passe correctement et complètement, il faut la présence d’oxygène. Mais où vont les emballages que nous jetons, même triés ? Dans ce qui s’appelle un site d’enfouissement. Et dans de tels endroits, il n’y a pas d’oxygène puisque tout y est ultra entassé ! Autrement dit et dans de telles conditions, les emballages biodégradables ne peuvent techniquement pas se biodégrader !
Les emballages compostables sont-ils préférables ?
Voilà une nouvelle tendance des industriels : les emballages dits « compostables » à base de matières organiques supposées alimenter votre compost en se dégradant. Là encore, rien que du séduisant, en tout cas sur le papier. Car dans les faits, ce n’est ni si simple, ni si bien !
Prenons l’exemple du plastique compostable certifié par un logo officiel. Pour se décomposer sans polluer, le compost dans lequel il est jeté doit permettre des conditions exigeantes pour que la décomposition se fasse totalement, conditions que les composts individuels ne peuvent pas remplir. Seuls des composts municipaux pourraient le permettre. Mais aujourd’hui en France, de telles collectes ne sont pas suffisamment mises en place localement.
Si l’idée des emballages compostables est porteuse, elle n’est malheureusement pas non plus la bonne option.
Que penser des emballages en fibres de bambou alors ?
Vous n’avez pas pu passer à côté : le bambou est tendance, et pour le consommateur lambda, il sonne carrément écolo et allez ! soyons fous, équitable même ! Mais non. Ce n’est là qu’une faille de l’imagerie collective sur laquelle les industriels surfent.
Pour le comprendre, il faut revenir à la culture du bambou, une culture plus que grandissante qui provoque tout bonnement une déforestation dramatique avec tout ce que cela implique pour les écosystèmes. De là, posons-nous simplement cette question : est-ce que fabriquer massivement des emballages en bambou dits écologiques justifie de sacrifier toute une partie de la planète ? Oui, vous avez raison, cette question est absurde. Tout comme cette mode du bambou est écologiquement incohérente…
Et si la vraie solution était le recyclable pour le durable ?
Finalement et à y bien penser, est-ce que l’issue du problème des emballages ne serait pas tout simplement dans leur réutilisation ? Dans le recyclage qui crée une énergie nouvelle, qui donne une seconde vie aux matières, au lieu de continuer à épuiser les réserves de la planète ?
Il semblerait bien, en tout cas, qu’opter pour des emballages en papier ou en carton soit l’unique solution, pour le moment, qui offre cette notion de durabilité qui apparaît comme une nécessité absolue aujourd’hui. Quoi qu’il en soit, il est important que chaque consommateur qui désire faire ce premier geste écologique, celui du tri des déchets, se pose les bonnes questions et (malheureusement mais c’est ainsi) apprenne à décrypter les faux messages qui ne sont que du marketing jouant sur la bonne conscience.


