Bien sûr que la méditation a de nombreux bienfaits. Et ces derniers ne cessent d’être scientifiquement prouvés, au point que la pratique de la pleine conscience s’invite aujourd’hui de plus en plus sur les lieux de travail et dans les hôpitaux. Parfois même jusque dans les écoles, où les enfants y sont très tôt initiés. Bien sûr, cela est positif dans un monde qui va si vite, trop vite, et pressurise tellement que même les tout petits ressentent déjà des formes de stress et d’angoisse. Pour autant, n’est-ce que positif ? Il est important de nuancer…
Comme tous les protocoles, la méditation a des contre-indications
La méditation n’est pas une chose anodine. Aucune chose agissant sur l’être humain ne l’est. Pour mieux le comprendre, prenons quelques exemples : les huiles essentielles sont une façon de se soigner naturellement très efficace. Mais tout le monde ne peut pas les utiliser n’importe comment, les femmes enceintes par exemple. Les kinés, chiropracteurs et ostéopathes soulagent bien des douleurs. Mais ils ne peuvent pas manipuler tous leurs patients de la même façon. Les massages profonds amènent un bien-être et une détente formidable. Mais ils sont à éviter dans le cas de certaines tumeurs. Bref, la liste pourrait être encore longue, puisque toute pratique ayant une action sur le corps ou l’esprit a des contre-indications dans certains cas. Et la méditation n’y échappe pas.
Dans quels cas la méditation peut-elle être dangereuse ?
Pour le comprendre, il faut tout d’abord saisir de quelle façon la méditation agit. Par définition, la pratique de la pleine conscience invite à lâcher-prise complètement, à abandonner ses résistances intérieures, et à laisser remonter ses émotions les plus enfouies. Par définition donc, elle rend en quelque sorte vulnérable. Mine de rien, notre cerveau et nos mécanismes sont bien faits. Et ces résistances intérieures ne sont parfois pas là pour rien. Il s’agit de défenses que le psychisme a mis en place pour ne pas perdre la tête suite à des traumatismes qui seraient, sinon, insupportables. C’est le cas par exemple dans les situations de viols ou de violences. Laisser remonter à la surface de tels expériences ne doit pas se faire sans être accompagné par un professionnel compétent.
La méditation ne peut pas soigner les troubles psychiques profonds
Oui, la pratique de la méditation peut aider dans les situations de dépression légère, ou dans les moments de douleurs psychologiques. Mais lorsque le trouble est plus profond et présente de réels syndromes mentaux, ou lorsque le pratiquant a un passé psychiatrique, la méditation ne peut et ne doit pas être envisagée comme une solution à elle seule, et en aucun cas elle ne doit être abordée à la légère en regardant de simples vidéos sur YouTube, en utilisant des applications pour Smartphones, ni même dans le cadre d’une retraite trop intense et trop longue. Les risques ? Une résurgence des traumas et des troubles tout simplement ingérables pour le psychisme, avec comme dangers bien réels des hallucinations, des dissociations ou encore des tentatives de passages à l’acte.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que méditer est une démarche spirituelle et non thérapeutique. Son objectif est le mieux-être, pas le traitement de fond. Et même si la société de consommation veut nous faire croire aux solutions rapides et miraculeuses, même si cette société s’est appropriée (malheureusement) la méditation comme un simple objet de consommation comme les autres, non : la pleine conscience n’est pas une recette au bonheur miracle. Et rien ne peut l’être, car cela n’existe tout simplement pas.


