Avec la peur de l’abandon, le sentiment d’injustice, la douleur de la trahison et la souffrance de l’humiliation, la blessure de rejet est l’une des 5 blessures émotionnelles qui existent et qui font souffrir l’âme.
Le sentiment de rejet s’installe généralement pendant l’enfance et se cristallise avec les années qui passent, entraînant des dégâts considérables sur les piliers identitaires, jusqu’à mettre en doute sa propre légitimité à exister.
Blessure de rejet : quelle définition ?
La blessure de rejet est une blessure émotionnelle. La personne qui en souffre se sent repoussée et non reconnue par les autres. Elle se sent méprisée et dénigrée.
Le plus souvent, la blessure de rejet trouve ses racines dans un traumatisme vécu pendant l’enfance, période pendant laquelle la maturité affective est en train de se construire. Le choc émotionnel marque l’enfant profondément et la blessure que ce choc entraîne va silencieusement gangréner le développement psychologique.
La blessure de rejet sera ensuite réactivée violemment de nombreuses fois au cours de la vie d’adulte, au niveau professionnel, amical, familial ou sentimental. Ces « attaques » répétées vont engendrer des mécanismes de défense et d’évitement. Car si la blessure de rejet est souvent refoulée donc inconsciente, à chaque fois qu’elle se réveille, elle devient une douleur insupportable. Un peu comme si on mettait du sel sur une plaie ouverte. La blessure de rejet brûle et consume de l’intérieur.
Distinguer la blessure de rejet et la peur de l’abandon
Le rejet et l’abandon peuvent facilement être confondus. Pourtant, il s’agit bien de 2 blessures émotionnelles différentes.
Le rejet se définit comme l’acte de renvoyer quelque chose ou quelqu’un, de ne pas ou ne plus en vouloir, de l’éliminer du groupe, de ne plus l’admettre. En somme, rejeter, c’est repousser loin de soi.
L’abandon, lui, renvoie à une autre notion, celle de laisser quelque chose ou quelqu’un pour autre chose ou quelqu’un d’autre. Ainsi, on n’abandonne pas quelqu’un juste pour l’abandonner, mais parce que cet abandon est le moyen d’atteindre autre chose. Tandis que dans le rejet, c’est la personne telle qu’elle est qui est écartée. La personne rejetée (en tout cas son inconscient) en conclut donc très rapidement qu’elle est la responsable de son propre rejet.
Quels sont les signes d’une blessure de rejet ?
Bien qu’inconsciente, la blessure de rejet provoque le sentiment constant d’être rejeté(e), mis(e) à l’écart. Il est impossible pour une personne souffrant d’une blessure de rejet de se sentir appartenir à quoi que ce soit.
La douleur émotionnelle associée à une telle blessure se manifeste par plusieurs comportements réactifs qui, non conscientisés et non pris en charge, vont devenir de véritables dysfonctionnements impactant le bien-être psychologique et menaçant même la santé mentale.
Les comportements d’évitement
La personne a tellement peur d’être rejetée qu’elle va éviter au maximum de rentrer en relation avec les autres et de s’attacher à quelqu’un. Il s’agit d’un mécanisme de défense classique dans les blessures émotionnelles.
L’adoption d’un masque social
Autre mécanisme de défense bien connu dans le cas des blessures émotionnelles : la personne se met à porter un « masque social » qui lui permet de s’extraire de la réalité en adoptant des attitudes sociales qui ne sont pas les siennes afin d’être acceptée et aimée, jusqu’à ne plus savoir qui elle est vraiment.
L’anxiété chronique
En ayant le sentiment d’être toujours sur un siège éjectable, d’être en permanence attaquée pour ce qu’elle est, la personne va développer des troubles anxieux. Chaque situation de la vie provoque un stress intense.
Le repli sur soi
Là encore, le retrait social fait partie des mécanismes de défense. La personne souffrant d’une blessure de rejet va s’isoler de plus en plus de façon à se protéger de toute blessure supplémentaire qui serait vécue comme insupportable par la psyché.
L’état dépressif
A force de se sentir rejetée, la personne va en arriver à se rejeter elle-même. Cela peut entrainer des troubles graves tels que des troubles du comportement alimentaire, des conduites auto agressives, et des idées suicidaires.
Une colère retournée contre soi
Les personnes souffrant d’une blessure de rejet sont en colère mais elles ne se sentent pas légitimes face à cette émotion et elles ont peur qu’en l’exprimant, elles soient d’autant plus rejetées. Conséquence : elles retournent leur colère contre elles-mêmes, ou bien la ravalent jusqu’à n’en plus pouvoir et exploser.
L’immaturité et la dépendance affective
Le trauma ou le choc émotionnel responsable de la blessure de rejet, ayant lieu dans la majorité des cas pendant la jeune enfance, interrompt littéralement la croissance affective. Une fois adulte, la personne en souffrance va fonctionner émotionnellement comme un enfant et cela se manifestera par des comportements immatures et une propension à la dépendance affective, avec tous les risques que cela comporte, notamment celui de vivre des relations toxiques à répétition et d’être la victime d’emprise psychologique.
Le burn-out
La blessure de rejet provoque un besoin énorme de reconnaissance. Il n’en faut pas plus pour faire des personnes qui en souffrent des sujets parfaits pour le burn-out. Elles vont tout faire pour satisfaire les autres quitte à oublier leurs propres besoins, jusqu’au point de rupture, inévitable.
La mauvaise estime de soi
Se pensant responsable de son propre rejet, la personne est très dure avec elle-même et ses auto-critiques ne sont jamais saines. Ainsi, les actes d’auto-sabotage sont fréquents.
Le vide affectif
Le besoin d’être aimé(e) et reconnu(e) ne peut pas être satisfait chez une personne qui souffre d’une blessure de rejet. Découlera de cela un sentiment de néant affectif qui ne fera que renforcer son propre rejet d’elle-même.
Comment surmonter une blessure de rejet ?
Prendre conscience de sa souffrance et de ce rejet qui fait si mal est la première étape pour reprendre les rênes de son existence. Toutefois et quoi qu’en disent certains sites internet, la blessure de rejet est une blessure qui restera toujours là, tapie au fond, quelque part. Les techniques de développement personnel comme l’auto-compassion et l’affirmation de soi peuvent soulager ponctuellement, mais ne guérissent pas.
On ne peut pas faire disparaitre la blessure de rejet, mais on peut apprendre à vivre avec et à la maîtriser. Pour cela, l’accompagnement d’un professionnel de la santé mentale est indispensable. Ce d’autant plus qu’au fil des années, de nombreux troubles et dysfonctionnements ont tissé leur toile, complexifiant toujours plus le problème.
Pour en savoir plus :
« Les cinq blessures qui empêchent d’être soi-même« , écrit par Lise Bourbeau