On parle de restriction cognitive lorsqu’une personne pense qu’elle peut maîtriser son poids en contrôlant à l’extrême son alimentation. « A l’extrême », parce que la personne en question va s’interdire certains aliments considérés comme « mauvais » et se soumettre à un régime alimentaire dont la teneur énergétique est inférieure aux besoins physiologiques de l’organisme.
Un rapport à la nourriture qui n’est pas sans danger, comme nous allons le voir.
Définition de la restriction cognitive
La restriction cognitive est un terme utilisé pour définir l’intention de contrôler son comportement alimentaire dans le but de perdre du poids ou de ne pas en prendre. Dit autrement, la restriction cognitive fait référence à un comportement alimentaire inadapté découlant d’un sentiment puissant de contrôle basé sur des croyances et des interprétations tournant autour de l’acte alimentaire.
Une personne concernée par la restriction cognitive pense qu’en contrôlant son alimentation elle va pouvoir contrôler son poids et même son apparence. Ses journées passent ainsi au rythme de choix individuels destinés à imposer ce contrôle absolu à son organisme. Un comportement qui aboutit inévitablement à une confusion dans l’interprétation des signaux de faim et de satiété.
Le grand danger de la restriction cognitive, au même titre que l’anxiété alimentaire, est d’évoluer vers un trouble du comportement alimentaire (TCA) tel que l’anorexie ou la boulimie.
Restriction cognitive et compulsions alimentaires : le cercle vicieux
Une personne souffrant de restriction cognitive s’interdit tous les aliments à densité énergétique élevée, c’est-à-dire les aliments riches en calories comme les gâteaux, le chocolat, les burgers, les frites, le fromage, etc.
Résultat : son appétence pour ces aliments est encore plus renforcée, jusqu’à un paroxysme qui entraînera une transgression des « règles » et qui se manifestera par une perte de contrôle et l’ingestion d’une quantité excessive de l’aliment interdit.
Ensuite, et là où le cercle vicieux de la restriction cognitive s’installe, c’est que la compulsion due à la frustration ne fait que renforcer (rigidifier pourrait-on même dire) la culpabilité et les fausses croyances alimentaires. C’est à ce moment-là que le besoin de contrôle refait son apparition, encore plus fort, jusqu’à ce que ce ne soit plus tenable, transgression à nouveau, compulsion, culpabilité, et le cercle infernal continue et continue encore.
La restriction cognitive est-elle dangereuse ?
Le problème n’est pas tant la restriction cognitive en elle-même, mais plutôt son degré de rigueur et de rigidité. C’est le problème de tous les régimes pour maigrir et l’explication du fameux phénomène yo-yo, autrement dit le fait (bien connu) que les régimes restrictifs font toujours grossir, in fine.
Car la frustration est toujours dommageable. Elle provoque des sensations de manque, de déception, de colère après soi-même et après les autres qui « peuvent » manger ce qu’ils veulent, eux. Ce qu’il faut comprendre, c’est que les régimes très restrictifs où la restriction cognitive est très élevée ne sont tout simplement pas psychologiquement supportables.
La solution ?
Réapprendre à écouter ses sensations davantage que sa tête et ses innombrables injonctions, du reste paradoxales bien souvent. Et si le souhait de perdre du poids est lié à une vraie nécessité, accepter que cela prenne du temps et se fasse de façon progressive via une alimentation variée, équilibrée, sans interdictions mais sans excès.
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